Brad a accordé une interview à Jet Set Magazine. Vous pouvez la lire intégralement ci dessous.Ne manquez pas le “stratège” avec Brad, actuellement au cinéma.
Ramzy : Le sport a beaucoup changé ces dernières années. Il s’agit plus souvent d’argent que de sport. Ce film est une belle leçon pour tous ceux qui ne vivent qu’à travers le MercatoBrad Pitt : ce qui m’a plu, c’est de voir que les joueurs qui ne sont pas forcément les meilleurs sur le papier ont eu leur chance. Cela met un coup de projecteur à la valeur que nous donnons au succès. Ces joueurs pensaient qu’ils ne réussiraient jamais et donc ils n’ont eu pas d’opportunités. Tout d’un coup, certains gars sont arrivés et ont changé les règles en leur donnant enfin l’occasion de jouer. C’était leur tour d’entrer sur le terrain.Ramzy : a Hollywood aussi, il y a des stars qui gagnent énormément d’argent. Tu penses que ce principe de faire jouer tout le monde peut marcher ?Brad Pitt : En faisant ce film, je me suis posé des questions sur mes décisions. Tous ces gars-là m’ont inspirés. Ils se sont battus contre le système et ont tenté leur chance. Mais pour revenir au sport, Les autres équipes ont depuis adopté cette théorie, même les grandes équipes qui ont beaucoup plus d’argent. Il faudra à moment donné que les choses changent dans le sport. Dans le football en Angleterre, il y a beaucoup d’inégalité dans le championnat car certaines équipes ont beaucoup plus d’argent que d’autres. Ce sont toujours les mêmes équipes qui sont en têtes. C’est un peu pareil dans le cinéma, je voyage dans le monde et je constate que les gens n’ont pas tous les mêmes opportunités dans le cinéma. Mais avec le cinéma numérique, tout est en train de changer et on voit beaucoup de nouveaux visages qui montent grâce à cette technologie. Des talents que nous n’aurions jamais découverts s’il n’y avait pas cette facilité de communiquer.Ramzy : L’histoire de Billie Beane est celle d’un outsider. Tu te reconnais en lui ?Brad Pitt : Oui. On oublie parfois que je viens de l’Oklahoma et du Missouri. Deux endroits où faire du cinéma n’est pas vraiment au programme ! J’ai commencé dans la figuration et progressivement, j’ai appris ce métier. Mais je suis toujours fans des outsiders. Je dois en être un d’une certaine façon. Quand on démarre un projet en tant que producteur, on se retrouve aussitôt face à une énorme responsabilité. Il faut que beaucoup de choses fonctionnent ensemble pour qu’un film se fasse. Oui, je me sens souvent comme un outsider.Ramzy : Et le Brad Pitt à 16 ou 17 ans ? c’était aussi un Outsider ?Brad Pitt : Il n’y a que les bagnoles et les filles qui m’intéressaient à l’époque ! Je ne pensais pas vraiment à l’avenir mais dès que j’ai commencé a faire ce métier, je me suis retrouvé dans la situation suivante : Imagine un gosse qui a 17 ans. Quelqu’un vient le voir et lui dit “tu vas être dans une série et on va te donner plein d’argent”. Ce n’est pas forcément ce qui peut t’arriver de mieux. Ce n’est pas non plus ce que tu aurais voulu faire de ta vie. C’est un moment où tu n’as pas suffisamment d’expérience pour prendre toi-même ce genre de décision 10 ans plus tard, tu te retrouves avec cette impression d’être enfermé et tu as envie de faire autre chose. Pour moi, c’est exactement cela. Sauf que je ne vois pas cela comme un échec où tout est fini. Je vois plutôt cela comme le commencement de la prochaine victoire.Ramzy : Ca veut dire que, pour toi, c’est plus libérateur ou suffocant ?Brad Pitt : Cela peut être les deux. Libérateur dans le sens où tu as pas mal d’opportunités. Tu vas aux quatre coins du monde pour rencontrer des gens qui ont vu Troy ! Hier soir, à la première du « Stratège », il y avait une femme qui attendait pour nous voir et elle pleurait. Je croyais qu’elle se faisait bousculer par les gens. Son amie m’a dit qu’elle adorait Angie et qu’elle voulait la voir ! Elle a pu la rencontrer et c’est un moment qu’elle n’oubliera pas! Il y a quelque chose de très positif et instructif quand tu vis cela. D’un autre côté, cela peut être très réducteur. Cela fait 15 ans que je ne peux plus passer par l’entrée principale d’un hôtel. je dois toujours passer par une porte annexe. Mais c’est comme tout le monde, il y a toujours le bon et le mauvais côté des choses.Ramzy : On peut parler de ton projet de construction à la Nouvelle Orléans ?Brad Pitt : Nous en sommes à la moitié. Nous construisons des maisons à coût réduit pour prouver que nous pouvons le faire malgré la crise économique. Après, nous n’aurons plus d’excuses !Ramzy : C’est à cause des ravages de l’ouragan Katrina que tu as décidé de reconstruire une partie de la ville ?Brad Pitt : J’ai toujours aimé la Nouvelle Orléans. C’est une ville unique qui ne ressemble à aucune autre. J’y suis retourné après Katrina et c’était complètement dévasté. Je me suis dit que je connaissais pas mal de gens dans le métier et qu’ils pourraient m’aider à reconstruire une partie de la ville. A travers ce processus, on a découvert toute l’injustice qui est liée à la reconstruction d’immeubles pour les plus démunis. L’utilisation de matériaux de construction qui n’isolent pas et qui augmentent donc les notes de chauffage. Egalement les constructions qui ne sont pas aux normes et qui rendent les enfants malades. C’était inacceptable. On s’est donc intéressés à reconstruire dans un environnement vert. On a réussi à bâtir des maisons où les gens se sentent bien et peuvent payer leurs factures à la fin du mois.Ramzy : Parlons un peu de Brad Pitt, le père de famille. Vous avez la télé à la maison ?Brad Pitt : Oui. C’est surtout pour montrer aux enfants à quoi ressemble un film complètement fini, car maintenant, ils viennent avec nous sur les tournages. C’est comme si tu dessinais ou si tu écrivais une histoire. Ca ne veut pas dire grand chose pour eux. Ils veulent voir le résultat. Je pense que quand ils seront plus grands, leurs copains leur parleront de nous et de ce qu’ils lisent dans la presse. On aura quelques conflits ! Mais pour l’instant, tout va bien !Ramzy : A quel âge, d’après toi, un enfant doit avoir un téléphone portable ?Brad Pitt : Notre aîné en a un. C’est marrant de le voir téléphoner avec ses copains, surtout qu’on voyage beaucoup. Le téléphone sonne et il répond “Hé, ça va ? Non, je suis juste assis ici. D’accord, cool… On se voit plus tard”. (rires…). C’est vraiment super pratique pour qu’il reste en contact avec ses amis. Après il y a certaines restrictions. On surveille tout cela de près.Ramzy : C’est bien de voir une famille heureuse…Brad Pitt : On en a toujours parlé avec Angie. On a fait cette promesse d’avoir une famille ensemble. tout le reste est secondaire.